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Généalogie de la famille VALDENAIRE de Plombières - partie 3

publiée dans la revue Généalogie Lorraine N° 118 de décembre 2000

par Roland SAUNIER (UCGL 680) et Stéphane LOUIS (UCGL 2597)

 

Cette généalogie est la suite des articles parus dans deux numéros précédents, dont le dernier retraçait la parenté de Jean VALDENAIRE, gouverneur de Horn en Autriche. Nous nous intéresserons ici plus particulièrement à sa nièce et légataire universelle Jeanne Marie VALDENAIRE, ainsi qu'aux bénéficiaires de la fondation qu'elle créa. Tout complément à ce qui est écrit ici sera le bienvenu. Nous souhaiterions en particulier retrouver le dossier de gestion de la fondation Valdenaire ainsi que la liste de ses bénéficiaires. Julie Victorine DAUBIé, première bachelière française, née à Bains-les-Bains le 23.03.1824, décédée à Fontenoy-le-Château le 26.08.1874, en bénéficia-t-elle ? Ce qui est certain est quelle descend d'une des branches de cette famille étudiée dans notre article précédent.

 

 

Joseph VALDENAIRE [i], décédé avant le 17.04.1757, avocat à Jussey [ii] (d'après l'acte de mariage de sa fille Jeanne Marie, mais nous pensons que cette dernière falsifia la profession de son père), laboureur à Jussey avant sa mort, allié le 12.01.1679 à Jussey à Jacques Françoise ROUSSELLE.

D'où :

1. N. VALDENAIRE, frère de Jeanne Marie VALDENAIRE pour lequel elle fait dire des messes dans son testament, mais probablement décédé sans descendance avant 1721, n'étant pas cité dans le testament de son oncle Jean VALDENAIRE.

2. Jacques Françoise VALDENAIRE, née le 17.03.1679 à Jussey, eut pour parrain Paul VALDENAIRE, décédée probablement sans descendance avant 1721 n'étant pas citée dans le testament de son oncle Jean VALDENAIRE.

3. Jeanne Marie VALDENAIRE, née le 26.02.1682 à Jussey, eut pour parrain Jean VALDENAIRE, qui fit fortune en Autriche et dont elle fut la légataire universelle en 1721 (voir notre article précédent), alliée suite à son héritage le 06.01.1725 en la paroisse St Stephan de Vienne (contrat du 01.01.1725) au baron Jean Baptiste DE BASSAN sous le nom de Joanna Maria Theresia Reina von WALDENER.

 

Les différentes branches de la famille Bassand de Baume-les-Dames, qui s’est éteinte vers 1815, sont connues sous les noms de Bassand d’Anteuil, de Dambelin et de Rozières. Elle est originaire de Baume-les-Dames et remonte au XVe siècle; elle donna plusieurs religieux à l’Abbaye de Saint Paul de Besançon : Théobald Bassand en 1438, Jean et Guillaume Bassand, ce dernier prieur de Miserey en 1451. Claude Bassand, anobli en 1627 par la charge de Procureur général du Parlement de Dole, mourut en 1632 sans postérité; mais des collatéraux continuèrent la famille à Baume et aux environs, se livrant au commerce et aux fonctions judiciaires. Jean Bassand de Belvoir, en 1634, Pierre-Félix Bassand, en 1671 obtinrent permission de tenir fief ; leurs descendants possédèrent des charges aux bailliages de Baume et de Besançon, ils vivaient noblement et prenaient au siècle dernier le titre de noble. Armes : D’azur à la fasce d’or accompagnée de chef de deux têtes d’aigle arrachées et en pointe d’un soleil, le tout d’or". [iii]

Jean Baptiste DE BASSAN [iv] était né en 1680 à Baume-les-Dames en Franche-Comté. Après des études de médecine à Besançon et à Paris, il se rendit à Naples et en profita pour se faire recevoir docteur de la faculté de Salerne, ville située au sud-est de Naples. Il poursuivit ses études à Leyde, en 1706, sous la direction du médecin flamand Hermann Boerhaave. D’abord chirurgien de l’armée royale en Italie, il entra ensuite au service de l’Autriche et il fut nommé premier chirurgien des armées impériales pendant la campagne du Prince Eugène contre les Turcs, de 1712 à 1720. Il enseigna ensuite à la faculté de médecine de Vienne en 1720 et à partir de 1724, il fut attaché au prince François-Etienne, élevé à la cour d’Autriche. En 1728, le prince fut attaqué par une forte fièvre accompagnée de pustules varioliques et on craignait fort que la petite vérole ne l’emporte comme elle avait déjà causé la mort de son frère aîné. Les soins de Bassand réussirent à le guérir et, en récompense, le duc Léopold l’anoblit par lettres données à Lunéville le 23 mars 1728 : "le sieur Jean Baptiste BASSAND, docteur en médecine de la faculté de Salerne nous a rendu près de la personne de notre très cher et très aimé fils le Prince Royal en qualité de son médecin ordinaire notamment pendant la maladie qu'il a eue en dernier lieu à Vienne de laquelle il a plu à la divine providence de le délivrer en faisant agir à ses desseins la grande capacité, le zèle et l'affection dudit Bassand et les soins infatigables qu'il a pris de la santé de ce Prince qui nous est si cher, un service aussi égalé mérite toute notre reconnaissance... ...Nous avons cru devoir l'élever au rang de la Noblesse qui est due à ses services et qu'il a déjà acquise par sa vertu et son rare mérite". L’Empereur Charles VI lui conféra en outre le titre de son premier médecin et de conseiller aulique. Bassand resta attaché à la maison de Lorraine et il eut encore l’occasion de guérir le prince Charles de la petite vérole, ce qui lui valut d’être fait baron par le duc de Lorraine le 27.10.1730 : "François… …ayant plu à la divine providence de rendre à nos prières et à celles de tous nos sujets la santé de notre très cher et très aimé frère le Prince Charles attaqué de la petite vérole si fatale aux Princes de notre maison et ce par la bénédiction qu'elle a donné aux remèdes dont notre cher et féal conseiller et premier médecin le sieur Jean Baptiste de Bassant... ...et ne nous reste plus que de donner audit sieur de Bassant un témoignage public de la satisfaction qui nous reste du zèle et affection et attachement avec lesquels il a donné sans relâche ses soins dans cette maladie à la personne de notre frère... ...nous de notre grâce spéciale pleine puissance et autorité souveraine et de l'avis des gens de notre conseil avons ledit sieur de Bassant créé, nommé, décoré et illustré, créons, ordonnons, décorons et illustrons du nom, titre et qualité de Baron... ..porter le cercle de Baron au-dessus de leur armes". Le 28.10.1730, le duc de Lorraine décida également de donner à Jean Baptiste de BASSAND une pension de 1000 livres tous les ans par lettres expédiées à Lunéville : "François… …voulant reconnaître les bons et agréables services que notre cher et féal conseiller et premier médecin le sieur Jean Baptiste baron de Bassant, nous a rendu par les soins qu'il a pris de la personne de notre très cher et très aimé frère le prince Charles dans la maladie qu'il a eue en dernier lieu à Commercy et dans laquelle il a employé tout le zèle, capacité, fidélité et attachement…". Jean Baptiste DE BASSAND avait épousé en premières noces le 07.05.1715 en la paroisse St Stephan de Vienne Marie Catherine BEREDETIN et mourut à Vienne le 30.11.1742 [v] mais avait procédé à une donation entre vifs à sa sœur, Jeanne BASSAND, veuve de Jean-Baptiste MONIN, chirurgien à Luxeuil, laquelle demeurait à Baume où elle testa en 1763, ou bien à son neveu, le sieur Georges BASSAND, marchand à Luxeuil [vi]. Le 10.06.1744 Marie Thérèse BASSAND, fille du premier lit du baron Jean Baptiste DE BASSAND, épouse de François Marc FARGAN, créa une transaction avec Jeanne Marie VALDENAIRE, qui comportait entre autre la constitution d'une rente viagère au profit de cette dernière d'un montant annuel de trois cent florins.

 

Armes de Jean Baptiste DE BASSAND [vii] :

« Partie d’azur et d’argent, à la vipère tortillante et couronnée d’or de l’un en l’autre, l’écu bordé de gueules, et pour cimier un aigle éployé de sable. »

 

Jeanne Marie VALDENAIRE résida parfois dans un couvent de Vienne car déclare dans son testament : "Je donne ma grosse croix de diamants à Marie Thérèse COLIN, ma petite nièce, avec les effets que j'ai chez les religieuses de Vienne". Elle décéda le 24.12.1755 en sa maison de la rue St Nicolas de Nancy et fut inhumée le 25 dans le caveau des pères jacobins de Nancy, chez lesquels elle fonda une messe basse de requiem à dire à perpétuité tous les vendredis de l'année. "Il sera libre à Mr le sieur Grandjean en sa dite qualité de faire poser toutes fois et quand il jugera à propos dans le mur collatéral et à côté de la chapelle Saint Hyacinthe une pierre de marbre, de la hauteur et largeur à peu près de l'épitaphe du sieur Messein, sur laquelle pierre ledit sieur Grandjean fera inscrire la présente fondation" [viii]. Elle donna ses biens à différents membres de sa famille par testament reçu le 23.12.1755 par Maître Marizien, notaire à Nancy. Un premier testament olographe fut écrit le 23.11.1754, mais étant peu lisible il fut réécrit avec certaines modifications par Maître Marizien.

Signature de Jeanne Marie VALDENAIRE

 

4. Gabrielle VALDENAIRE, née vers 1687 à Jussey, décédée le 17.04.1757 à Xirocourt , inhumée dans la nef de l'église de Xirocourt, du côté de l'épître, proche la chaire. Célibataire. Elle reçut de son oncle Jean VALDENAIRE un legs de 500 florins. Elle reçut de sa sœur Jeanne Marie VALDENAIRE une rente annuelle de 200 £ ainsi que la jouissance sa vie durant du gagnage de Craon, probablement situé à Haroué. En effet, le château d'Haroué reconstruit en 1720 par les BEAUVAU-CRAON prit le nom de Craon durant plusieurs dizaines d'années. A sa mort, ce legs devait être transféré intégralement à Anne Thérèse BOUSSU.

5. Jeanne VALDENAIRE, décédée après le 24.12.1755, alliée à Jean Baptiste DUCROIZET (laboureur à Xirocourt, décédé après le 27.01.1739). Elle reçut de son oncle Jean VALDENAIRE un legs de 500 florins. Elle reçut de sa sœur Jeanne Marie VALDENAIRE une rente annuelle à provenir d'un capital de 4000 £ (cela représentait 200 £ de rente) qui devait revenir à sa mort à ses enfants. Elle demeurait à Xirocourt en 1751.

D'où :

5.1. Jean Baptiste DUCROIZET, décédé avant le 03.02.1765, allié le 27.01.1739 à Xirocourt à Catherine GAND (fille de Firmin GAND et d'Anne COLNOT, décédée le 26.02.1765 à Xirocourt), laboureur à Xirocourt.

D'où :

5.1.1. Jean François DUCROISET, né le 21.11.1739 à Xirocourt, allié probablement le 23.09.1766 à Brin-sur-Seille à Anne FROCOT.

5.1.2. Marie Rose DUCROISé, confirmée à Marainviller le 20.05.1749, alliée à Xirocourt le 15.06.1762 à Antoine PAYS (de la paroisse St Sébastien de Nancy, fils de Jacques PAYS et de Marguerite LIEBAUT).

D'où :

5.1.2.1. Anne PAYS, baptisée le 25.02.1778 à Saint-Max.

5.1.3. Françoise Dorothée DUCROIZé, née vers 1745, décédée le 11.09.1752 à Xirocourt.

5.1.4. Marie Anne DUCROIZé, née le 23.08.1755, baptisée le 24 à Xirocourt, décédée le 03.02.1765 à Xirocourt.

5.2. Charles DUCROIZET.

5.3. Rose DUCROIZET, née vers 1642/43 [ix].

5.4. Henri François DUCROIZET, décédé après le 17.04.1757, ancien garde du corps du roi de Pologne demeurant à Nancy lors de son mariage, allié le 08.07.1751 en l'église St Roch de Nancy à sa cousine Jacques Françoise BOUSSU.

d'où :

5.4.1. Marie Thérèse DUCROISé, alliée à Xirocourt le 07.12.1768 à Gaspard François DE SCHACKEN [x] (fils d'Antoine DE SCHACKEN et de Claude DE FRANCE, alliés le 08.05.1742 à Pompey, lui fils de Pierre DE SCHACKEN et de Madeleine ACHTEN, elle fille de noble Gaspard DE FRANCE, avocat à la cour, et d'Anne CHARLE).

 

Antoine DE SCHACKEN était baron du St Empire, seigneur de Réméréville, Hoéville, Hincourt et autres lieux. En 1740, l'Empereur Charles VI lui avait accordé un diplôme lui conférant tous les droits, honneurs et prérogatives dont jouissaient, dans toute l'étendue de l'Empire, les nobles de quatre générations. Le 15.12.1728, Léopold, duc de Lorraine, l'anoblit et lui donna le droit de faire précéder son nom de la particule "de" par lettres patentes. Ces lettres patentes furent enregistrées le 06.08.1766. Lors de l'enregistrement de ces lettres, un inventaire de sa fortune personnelle fut dressé et elle fut estimée à 321.750 livres pour ses biens et droits principaux. Il fut haut justicier de Vandœuvre durant environ 9 ans et acheta en 1738 le château de Lenclos proche de Lunéville. Les lettres de noblesse d'Antoine SCHACKEN précisent : "notre cher et aimé Antoine SCHACKEN, lequel issu d'une honnête famille, et s'étant dès sa jeunesse appliqué respectueusement à notre service avec zèle et affection, tant dans nos états que dans les voyages qu'il a faits à ses frais, dans les pays étrangers pour notre service et avantage, s'étant toujours acquitté exactement avec probité et distinction de nos commissions à notre satisfaction et contentement en sorte que nous avons résolu de l'élever à l'état de Noblesse". [xi]

Antoine DE SCHACKEN eut d'autres enfants :

-1- Claude Joseph DE SCHACKEN, né en 1744.

-2- Jean Joseph DE SCHACKEN, né en 1745.

-3- Joseph Placide DE SCHACKEN, né le 28.11.1746, décédé le 29.04.1748.

-4- Guillaume DE SCHACKEN, né en 1748, étudiant demeurant à Nancy en 1768, allié le 23.08.1774 à Nancy paroisse St Sébastien à Reine Catherine HOUARD (fille de Joseph HOUARD et de Catherine MARGUERON).

-5- Pierre Nicolas DE SCHACKEN, né en 1749.

-6- Soffie DE SCHACKEN, baptisée le 09.11.1751 à Réméréville, décédée à 22 ans.

-7- Amand Bonaventure DE SCHACKEN, baptisé le 01.09.1755 à Réméréville, décédé enfant.

-8- Philippe DE SCHACKEN, baptisé le 26.09.1758 à Réméréville, décédé enfant.

-9- Delphine DE SCHACKEN, baptisée le 26.09.1758 à Réméréville, décédée enfant.

 

Armes de la famille DE SCHACKEN [xii] :

"Ecu militaire droit, coupé horizontalement, ayant en tête deux étoiles à six rayons d'or, et au bas, de gueules, deux lys d'argent avec une montagne d'or, au pied, mise au milieu, comme par incision sur l'écu, et un casque tourné de côté, lequel est d'argent, à frête d'or, orné d'un cordon tord, en place d'aigrette, il y a entre la pointe de deux aigles noirs, un lys semblable à ceux qui se voient sur l'écu ; enfin, les lambrequins d'autour, du côté droit, sont d'or et d'azur, et ceux du côté gauche, sont d'argent et d'azur"

 

La famille DE FRANCE fut anoblie en la personne de Gaspard François DEFRANCE par lettres données à Lunéville le 10.09.1725, contenant "Qu'il est issu d'une honnête famille ; que s'étant dès sa jeunesse appliqué à l'étude, a exercé la profession d'avocat pendant plusieurs années, à la suite de la cour souveraine, avec honneur et approbation du public, et que depuis il a été pourvu de l'office de prévôt, gruyer et chef de la police du marquisat de Frouard". [xiii]

 

Armes de la famille DE FRANCE [xiv] :

"De sinople au lion d'or, la queue passée en sautoir et tenant une fleur de lys d'argent ; et pour cimier le lion de l'écu"

 

D’où :

5.4.1.1. Charlotte DE SCHACKEN, née le 06.10.1772 à Xirocourt.

5.4.1.2. Anne Thérèse DE SCHACKEN, née vers 1774 à Xirocourt, décédée le 12.02.1818 à Hénaménil, allié le 11.11.1793 à Joseph MORCEL (né à Bures le 14.03.1772, décédé à Hénaménil le 05.12.1842). D'où une descendance.

5.4.1.3. Christine Louise DE SCHACKEN, née le 12.11.1778 à Hénaménil.

5.4.1.4. Marie Joséphine DE SCHACKEN, décédée le 11.01.1819 à Hénaménil, alliée le 31.01.1794 à Hénaménil à Dieudonné LOUIS (décédé le 16.10.1811 à Hénaménil). D'où au moins un fils François Dieudonné LOUIS, né le 24 ventôse an 14, allié le 20.01.1819 à Elisabeth ROBERT (née le 3 vendémiaire an 4 à Einville).

6. Thérèse VALDENAIRE, née le 19.09.1689 à Jussey, décédée le 30.06.1750, alliée à Nicolas BOUSSU (décédé avant le 30.06.1750), lesquels demeuraient à Jussey. Elle reçut de son oncle Jean VALDENAIRE un legs de 500 florins.

D'où :

6.1. Anne BOUSSU, décédée avant le 14.01.1756, alliée à Claude HANNEQUIN (décédé avant le 14.01.1756).

D'où :

6.1.1. Claude ANNEQUINT, mineur demeurant à Trémonzey en 1756, légataire de sa marraine Jeanne Marie VALDENAIRE d'une somme de 1000 livres dont les revenus avec les soins de Mr le curé de Trémonzey devaient servir à l'aider dans ses études. Il fut témoin au mariage de Marie Thérèse DUCROISET le 07.12.1768 et demeurait à cette époque à Craon (Haroué).

6.2. Anne Thérèse BOUSSU, née à Jussey, alliée le 30.06.1750 en l'église St Roch de Nancy à Louis Marie LOUVET (du diocèse de Boulogne, maître d'hôtel de Mr Legendre, receveur général des finances place Royale à Paris, fils de Louis LOUVET et de Marie Anne BOUZONVILLE). Le 30.01.1756 est ajoutée au dossier BASSAND une procuration datée du 09.01.1756 par laquelle le "sieur Louis Marie LOUVET, maître d'hôtel de Mr LEGENDRE, receveur général des finances en la maison duquel il demeure place royale, paroisse Saint Paul, lequel a fait et constitué sa procuratrice générale et spéciale demoiselle Anne Thérèse BOUSSU son épouse".

D'où :

6.2.1. Marie Thérèse LOUVET, dont un certificat de vie est fourni en 1756.

6.3. Jacques Françoise BOUSSU, a un tuteur à Jussey lors de son mariage, alliée le 08.07.1751 en l'église St Roch de Nancy à son cousin Henri François DUCROISET. Nous trouverons leur descendance au nom de l'époux.

6.4. Claude Françoise BOUSSU, alliée à Antoine SIMONET, laboureur à Gendrecourt.

6.5. Marie Thérèse BOUSSU, décédée avant 12.1754, alliée à Nicolas François COLIN (médecin personnel du prince Charles de Lorraine en 1746). Le 11.10.1756, Louis PAYOT BEAUMONT, fils majeur, ancien lieutenant au régiment de Provence, doit à Joseph COLIN et à Catherine COLIN, fils et fille mineurs de Nicolas François COLIN, docteur en médecine à Strasbourg et feue Marie Thérèse BOSSU, 100 livres tournois. Les enfants étaient représentés par Léopold ROXIN, peintre du roi, demeurant à Nancy leur curateur gérant [xv] lequel, né à Lunéville le 02.09.1704 d'un huissier du château de Lunéville, fut professeur à la noble académie de Florence, peintre ordinaire de la ville de Nancy et du roi Stanislas. Il travailla occasionnellement à Vienne et mourut à Nancy le 21.02.1762 [xvi]. Il est à noter qu'il épousa en secondes à Saint-Nicolas-de-Port en 1744 Anne Catherine COLIN (fille de Louis François COLIN et d'Anne OUDOT).

d'où :

6.5.1. François COLIN. Au décès de Jeanne Marie VALDENAIRE, il reçut le capital réservé pour le service de la rente de 200 francs qui a été servie à Gabrielle VALDENAIRE, puis au décès de celle-ci, à Anne Thérèse BOUSSU, ainsi que la maison rue St Nicolas à Nancy où habitait Jeanne Marie VALDENAIRE et le gagnage de Varangéville (de quarante-deux paires de réseaux), avec obligation de transmettre ces biens à son fils ou à sa fille aînée et, en cas d'absence de descendance, à son frère Joseph.

6.5.2. Marie Thérèse COLIN, née à Vienne en Autriche le 16.10.1746, baptisée en la paroisse St Stephan le 17.10.1746, aînée des trois sœurs COLIN. Sur son acte de baptême en plus de sa marraine la baronne de BASSAND est citée Anne Barbe THIESSELIN, femme de chambre de SM Impériale et Royale. Jeanne Marie VALDENAIRE sa grande tante et marraine souhaitait qu'elle soit mise au couvent dès sa mort de préférence au couvent des Ursulines de Vienne (Il est à noter qu'une des filles du Comte Léopold Charles de HOYOS, dont nous avons parlé dans notre article précédent, Marie Gabrielle de HOYOS, née en 1694, décédée en 1742, fut religieuse dans ce couvent. [xvii]) ou dans un couvent en Lorraine et charge Mr Poirot, Secrétaire intime de SAR "Madame de glorieuse mémoire" de s'en occuper. Elle reçut en outre de sa marraine une grosse croix de diamants, 12.000 florins dus à Jeanne Marie VALDENAIRE en Autriche ainsi que 20.000 livres, ainsi que les effets laissés par Jeanne Marie VALDENAIRE chez les religieuses en Autriche. Elle fut probablement pensionnaire chez les religieuses prêcheresses de Nancy car dans l'inventaire des papiers de Jeanne Marie VALDENAIRE du 14.01.1756 à Nancy nous trouvons "quittance et décharge des religieuses prêcheresses de Nancy pour 6 mois eschus le 04.08.1755 de la pension de Marie Thérèse COLIN".

6.5.3. Catherine COLIN, âgée de 5 ans dans un acte du 25.08.1755. Jeanne Marie VALDENAIRE, sa grande tante souhaitait qu'elle entre au couvent dès sa mort jusqu'à 14 ans. Elle eut pour curateur en 1756 Léopold ROXIN, peintre du Roi. A défaut de fille issue d'Anne Thérèse BOUSSU, elle devait recevoir à la mort de celle-ci le gagnage de Craon. Par ailleurs, elle reçut de Jeanne Marie VALDENAIRE la somme de 20.000 livres et partagea avec son frère Joseph COLIN le solde de la succession de Jeanne Marie VALDENAIRE.

6.5.4. Barbe COLIN. Jeanne Marie VALDENAIRE, sa grand-tante souhaitait qu'elle entre au couvent dès sa mort jusqu'à l'âge de 14 ans, et lui octroya un legs de 20.000 livres.

6.5.5. Joseph COLIN. Il eut pour curateur gérant en 1756 Léopold ROXIN, peintre du Roi, et reçut de la succession de Jeanne Marie VALDENAIRE 6.000 livres et se partagea avec sa sœur Catherine COLIN le solde de cette succession.

 

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Suivent les documents originaux permettant de retracer l'histoire de Jeannne Marie VALDENAIRE et l'impacte de ses dernières volontés.

 

Testament de Jeanne Marie VALDENAIRE :

Au nom du père et du fils et du St Esprit, ainsi soit-il.

Par devant le conseiller du Roi, notaire de son hôtel et au bailliage de Nancy résidant en ladite ville soussigné, présents les témoins ci-après nommés, est comparue Dame Jeanne Marie VALDENAIRE, veuve de M. Jean Baptiste baron de BASSAND, conseiller premier médecin de S.M.I. Charles VI, demeurant en sa maison à Nancy où elle est retenue au lit malade dans une chambre au premier étage prenant jour sur la rue St Nicolas, laquelle dite Dame BASSAND après avoir été reconnue saine d'esprit, mémoire, jugement et entendement par ledit notaire et témoins a dicté au premier en présence des derniers son testament et ordonnance de dernières volontés comme s'ensuit.

Je recommande mon âme à Dieu, à notre Seigneur Jésus Christ, à la très Sainte Vierge, et à tous les Saints et Saintes du Paradis.

Je choisis pour la sépulture de mon corps le caveau des pères Jacobins, il y sera inhumé sans pompe, mes services seront faits à la discrétion de mon exécuteur testamentaire, il fera dire deux cent messes pour le repos de mon âme, cent pour M. de VALDENAIRE mon oncle et bienfaiteur, cinquante pour mes père et mère, frères et sœurs et cinquante pour mon cher mari et vingt pour mes confrères des confréries dont je suis. [xviii]

Je donne quinze livres à l'hôpital Saint Charles de Nancy, et cinquante livres aux pauvres les jours de mon enterrement et de mes services.

Je donne mille livres aux dits pères Jacobins de la maison de Nancy, à charge d'une messe des morts à perpétuité tous les vendredis de l'année avec un de profundis à la fin de chacune sur mon caveau ; desquelles messes et prières moitié sera pour le repos de mon âme, moitié pour mon dit oncle et bienfaiteur et pour les défunts de la famille de VALDENAIRE. Et sera pour sûreté dressé contrat et épitaphe selon que mon dit exécuteur trouvera convenable.

Je donne en fond et à perpétuité mon gagnage de Xernaménil et baux joignants actuellement tenu par Nicolas PARISET à l'effet d'en employer les revenus à faire étudier un garçon descendant de Joseph et Jean VALDENAIRE de Fontenoy en Vosges et qu'il sera choisi par trois de mes plus proches parents dont un sera curateur de la présente testimonie à charge de préférer le sujet plus apte et plus pauvre, et en cas d'égalité de ces deux qualités le plus proche, et si la proximité est encore égale sera tiré au sort. Pour exécution de quoi ledit curateur avertira les parents au jour de l'élection un mois avant l'échéance, tiendra registre en règle des délibérations et choix et rendra compte fidèle de sa gestion pour l'honoraire qui sera convenu. Et si le sujet choisi quittait ses études il serait privé du même jour. S'il n'y faisait pas les progrès accoutumés il encourrait la même peine, et cependant aucun ne pourra jouir plus avant que deux ans après la philosophie à commencer depuis la classe de quatrième inclusivement. Et si les descendants mâles desdits joseph et Jean VALDENAIRE manquent, en ce cas viendront de même les descendants mâles de Jean Baptiste et de Françoise DUCROIZET mes neveux, lesquels manquant encore les revenus dudit gagnage seront employés au profit des filles descendantes de Joseph et Jean VALDENAIRE et successivement de Jean Baptiste et Françoise DUCROIZET pour deux à la fois jusqu'à l'âge de vingt ans commencés, en préférant les plus aptes et plus pauvres et en cas d'égalité les plus proches, et en cas de pareil degré le sort décidera. Lesquelles filles seront mises au couvent et y apprendront leur religion, éducation, et travail.

Je donne et lègue au fils dudit Jean VALDENAIRE qui est en Allemagne la somme de deux mille livres, et s'il est mort cette somme appartiendra aux autres enfants dudit Jean VALDENAIRE.

Je donne et lègue à ma sœur Gabrielle VALDENAIRE un lit, une table, deux chaises, un miroir, deux douzaines de chemises, deux douzaines de serviettes, quatre paires de draps, un habit, six assiettes et quatre plats le tout à choisir par elle dans mes effets de pareille nature. Je lui lègue aussi la jouissance à vie durant de mon gagnage de Craon et une rente de deux cent livres. Après la mort de ma dite sœur, Anne Thérèse BOUSSU ma nièce, femme au sieur LOUVET, jouira aussi sa vie durant des même gagnage et rente.

Je donne la propriété dudit gagnage de Craon à la fille aînée de ladite Anne Thérèse BOUSSU, laquelle fille sera tenue de faire passer la même propriété à ses enfants. Et si ladite Anne Thérèse BOUSSU décédait sans enfant, je donne ladite propriété à Catherine COLIN qui la fera de même passer à ses enfants. Ladite COLIN, fille du sieur COLIN médecin et de ma nièce défunte. Et si ladite COLIN meurt sans enfant, ledit gagnage appartiendra à ses sœurs.

Je donne à François COLIN mon petit neveu fils dudit sieur COLIN médecin, le capital desdites deux cent livres de rente en outre ma maison de Nancy où je réside et mon gagnage de Varangéville du rapport de quarante deux paires à charge par lui de faire passer ladite maison et ledit gagnage à son fils aîné sinon à sa fille aînée et s'il meurt sans enfant à son frère Joseph, et à défaut de celui-ci aux enfants de ladite Anne Thérèse BOUSSU ma nièce.

Je donne à la même Anne Thérèse BOUSSU, outre ce que dessus, quatre mille livres d'une sorte et deux cent livres d'autre pour son deuil, et à sa fille Marie Thérèse ma filleule mille livres cours de France avec ma petite croix de diamant montée en or où il y a sept gros diamants et quatre petits.

Je donne à Claude ANNEQUINT mon petit neveu et filleul la somme de mille livres pour avec la rente et les bons soins de M. le curé de Trémonzey l'aider à étudier, et s'il meurt avant mariage ou majorité, cette somme appartiendra à Marie Thérèse DUCROIZET ma petite nièce, à l'effet de quoi François Henry DUCROIZET aura soin de la placer, conserver et représenter.

Je donne à ma sœur Jeanne VALDENAIRE veuve DUCROIZET la rente du capital de quatre mille livres et ce capital appartiendra savoir deux mille livres à Jean Baptiste DUCROIZET son fils, quinze cent livres à Charles DUCROIZET et cinq cent livres à Marie Rose DUCROIZET fils et fille dudit Jean Baptiste DUCROIZET à l'effet de quoi il sera pourvu à ce que ces deux dernières sommes soient bien placées et conservées.

Je donne et lègue à ma dite sœur Jeanne VALDENAIRE quittance de ce qu'elle me doit.

Je donne à Henry DUCROIZET mon neveu et à Jeanne Françoise BOUSSU ma nièce et son épouse la jouissance pendant leur vie durant de mon gros gagnage de Hennaménil et baux joignants, le survivant emportant la part du prédécédé dans ladite jouissance, et je donne la propriété dudit Gagnage au premier enfant mâle ou femelle qu'ils laisseront d'eux deux à charge par le même enfant de faire passer cette propriété à ses enfants.

Je donne en outre à la dite Jeanne Françoise BOUSSU trois mille livres qui n'entreront pas en sa communauté et qu'elle aura droit ou ses enfants de retirer avant partage ou autrement contre Henry DUCROIZET leur mari et père.

Je donne ma grosse croix de diamant à Marie Thérèse COLIN ma petite nièce, avec les effets que j'ai chez les Ursulines de Vienne en Autriche, en outre douze mille florins qui me sont dus sur le "banquot" de ladite ville et par le prince de CHEVORSBERG, avec les rentes qui en seront dues à mon décès, et si elle mourait avant mariage ou majorité ou se faisait religieuse, les douze mille florins appartiendront à ses deux sœurs après néanmoins sa dote y prise en ce dernier cas, et si toutes trois meurent avant mariage, majorité ou se font religieuses, lesdits douze mille florins ou ce qui en restera après ladite dote appartiendront à Joseph COLIN leur frère.

Je donne encore à ladite Marie Thérèse COLIN vingt mille livres, je donne pareille somme de vingt mille livres à Barbe, et vingt autre mille livres à Catherine ses deux sœurs, à choisir dans mes contrats obligataires dans lesquelles trois sommes elles se succèderont l'une à l'autre à l'exclusion de leurs frères, et si la dernière vivante mourait avant mariage, majorité ou se faisait religieuse, les trois sommes appartiendront à leur frère Joseph, ou à son défaut à ses enfants, et à leur défaut à leur autre frère François ou à ses enfants.

Je donne et lègue six mille livres audit Joseph COLIN en contrats obligataires et s'il meurt avant mariage ou majorité ses dites trois sœurs hériteront de cette somme.

Tout ce que dessus exécuté et les charges de ma succession payées, je donne et lègue la "remanance" de la même succession audit Joseph et à la dite Catherine COLIN mes petits neveu et nièce en quoi elle puisse consister sans retenue.

Je nome pour exécuteur de mon présent testament M. Louis GRANDJEAN, avocat à la cour demeurant à Nancy, que je prie instamment de vouloir bien en prendre la peine et d'accepter douze cent livres pour lui tenir lieu d'une pièce d'argenterie, voulant qu'il soit en outre payé convenablement de toutes ses peines et honoraires.

Je recommande spécialement à mon dit sieur GRANDJEAN mes trois petites nièces COLIN, le priant de veiller à leur éducation a quoi sans doute le sieur COLIN leur père ne s'opposera pas, et de prendre la curatelle de tout ce que je leur donne sans permettre que les fonds passent en d'autres mains mais au contraire de les placer et de conserver avec les rentes après avoir pris sur icelles tout ce qu'il estimera convenable et décent pour leurs pensions, entretien, maîtres et maîtresses et menus plaisirs.

Et après que le présent testament ainsi rédigé a été lu et relu à ladite dame BASSAND par ledit notaire en présente desdits témoins elle a déclaré et témoigné sur chacun article d'icelui écrit telle être sa volonté et y persister, priant ses parents de n'être aucunement opposés à ses dispositions attendu qu'elles sont fondées en justes motifs et raisons et qu'ils savent ce qu'elle a fait pour eux.

Fait et achevé en la chambre de ladite dame BASSAND ce jourd'hui vingt trois décembre mille sept cent cinquante cinq environ neuf heures du soir en présence et assistance du sieur Pierre GAROSSE, maître chirurgien, et du sieur Jacques ANDRE, maître armurier, tous deux bourgeois de cette ville de Nancy, témoins requis qui ont assisté à la diction et rédaction du présent testament et qui l'ont vu sans marques par ladite dame BASSAND qui n'a pu faire sa signature ordinaire à cause de sa faiblesse de sa main et de sa vue après la lecture réitérée qui lui en a été donnée par ledit notaire soussigné.

Et depuis ladite dame a déclaré donner et léguer trente six livres à MEUNIER son cocher.

Plus elle donne et lègue deux mille livres une fois payée à demoiselle BOUSSU sa nièce demeurant à Jussey en Franche-Comté.

Et après que le présent testament et les deux additions ci-dessus ont été derechef lus et relus à ladite dame BASSAND par ledit notaire présents lesdits témoins, elle a aussi derechef déclaré et témoigné sur tous et chacun article d'icelle écrit telle être sa volonté et y persister.

Jeanne Marie VALDENAIRE ; GAROSSE ; Jacque ANDRE ; MARIZIEN, tabellion.

 

Acte du 15.10.1755, ADM&M 4E11 :

Je déclare encore que je veux que mes trois petites nièces Marie Thérèse, Barbe et Catherine COLIN soient toutes les trois mises dans un couvent toutes les trois ensemble s'il est possible sitôt après ma mort pour leur donner une bonne éducation du moins jusqu'à l'âge de 14 années à moins que Marie Thérèse ne soit obligée d'aller à Vienne parce que le reste de mes 12.000 florins, le cas échéant je lui choisis le couvent des Ursulines où il y a mes effets qui sont pour elle.

 

Que devint la fondation de Jeanne Marie VALDENAIRE ? Nous avons retrouvé trace du gagnage d'Hénaménil. En 1852, il contenait des terres de toutes sortes pour une superficie de 27 hectares 17 ares 88 centiares et étaient exploitées par un fermier dont le revenu de location payait les frais des études. En 1852, le canon se montait à 700 francs dont il fallait déduire 100 francs pour les frais de mainmorte et d'honoraires du curateur ; quelques années plus tard le canon fut élevé à 1000 francs, d'où 900 francs net pour l'étudiant. C'est grâce à cette prestimonie que nombre d'enfants de Fontenoy des familles DAUBIé, VALDENAIRE, CHASSARD, CROISSANT et autres ont dû le bienfait d'une instruction secondaire et supérieure ; c'est à elle en particulier que tous les prêtres de la famille DAUBIé sont redevables de la possibilité et de la facilité qu'ils ont eues d'entreprendre leurs études ecclésiastiques. [xix]

 

Le 29.05.1888, le tribunal civil de première instance de Nancy accorda l'assistance judiciaire à Jules ECOFFET en précisant :

"Qu'en exécution de ce testament il fut pris en février 1756 une première délibération, en vertu de laquelle le conseil de famille, judiciairement convoqué, nomma la commission de trois membres de la famille qui devaient être chargés de la désignation du premier bénéficiaire de la fondation ;

Que depuis cette époque, la jouissance des revenus légués a été plus ou moins régulièrement attribuée à divers descendants mâles des trois branches Joseph, Jean VALDENAIRE et J.B. DUCROISé ;

Que ces revenus sont aujourd'hui de neuf cent francs, prix du fermage annuel dû par le fermier actuel, le Sr LOUIS, cultivateur à Xernaménil ;

Que le vingt-cinq août 1887, le Sr CONGARD, fabricant de chaussures à Lunéville, qui, parait-il s'occupait de la gestion et de l'administration de l'immeuble légué, aurait, de son autorité …, et sans concertation préalable régulière d'un conseil de famille, constitué avec les Sr Abel DAUBIé, de Fontenoy et LECOMTE de Xertigny, la commission de trois membres de la famille, chargée de la désignation du ou des bénéficiaires de la fondation de BASSANT ;

Que les membres de cette commission, dont aucun n'est le plus proche parent de la testatrice, ont, à défaut de descendant mâle, dans les trois branches appelées, désigné comme bénéficiaire du legs, Laure DAUBIé et Camille ECOFFET, qui ne sont ni les plus proches, ni les plus pauvres parentes de la testatrice, dans les trois branches instituées ;

Que l'exposant en sa qualité, a, sous ce double rapport, des droits plus fondés au bénéfice de la fondation" [xx]

 

Le tribunal civil de Nancy fut à nouveau convoqué à la requête de Jules ECOFFET, menuisier, demeurant à Fontenoy-le-Château, agissant tant en son nom personnel que comme administrateur de la personne et des biens de Laure ECOFFET, sa fille mineure, contre Libère Constant DAUBIé, industriel, demeurant à Fontenoy-le-Château, tant en son nom personnel que comme administrateur de la personne et des biens de Anne Louise Zoé Laure DAUBIé, sa fille mineure, et Auguste Emile ECOFFET, pâtissier-boulanger, demeurant à Fontenoy-le-Château, tant en son nom personnel que comme administrateur de la personne et des biens de Camille Virginie ECOFFET, sa fille mineure. Jules ECOFFET souhaitait faire annuler une décision prise par une commission instituée par le testament de Mme de BASSAND, du 23 décembre 1755, par laquelle décision les filles mineures des défendeurs ont été désignées comme bénéficiaires de la fondation ou prestimonie constituée par ledit testament. Le 10.04.1889 en audience publique, le tribunal se déclara incompétent, les biens et les défendeurs étant domiciliés dans des circonscriptions que n'étaient pas la sienne. [xxi]

 

Un jugement du tribunal civil de Lunéville à la date du 07.11.1924 ordonna la vente aux enchères du gagnage d'Hénaménil, à la requête d'Auguste Charles LOUIS, propriétaire demeurant à Hénaménil, administrateur des immeubles ayant fait l'objet de la fondation, qu' "Attendu que la ferme de Hénaménil, objet de la fonction ci-dessus comprend 125 parcelles de terre et prés formant une contenance totale de 27 hectares 46 ares 77 centiares. Attendu qu'avant la guerre le revenu de cette ferme était de 600 francs, somme minime, mais qui permettait néanmoins de remplir le vœu de Madame DE BASSAN en aidant une famille pauvre à instruire un enfant. Attendu que cette situation n'est plus la même aujourd'hui que la ferme n'a pu être exploitée pendant la durée de la guerre et même jusqu'en 1921, aucun locataire ne voulant prendre à sa charge la remise en état du sol. Depuis elle est louée 700 francs, somme notoirement insuffisante actuellement pour subvenir à l'entretien et à l'instruction d'un enfant dans l'enseignement secondaire. Attendu que d'autre part les terres étant mal cultivées s'épuisent d'année en année, les locataires employant des engrais dans les terrains dont ils sont propriétaires mais non dans ceux qu'ils louent, de plus cette ferme étant très morcelée est d'une exploitation difficile en raison de ce qu'on ne peut employer de machines agricoles et la main d'œuvre faisant défaut même à des prix très élevés. Qu'elle est en outre une gêne considérable pour le regroupement des terres auquel s'emploient les agriculteurs par voie d'échange pour la facilité de leurs exploitations, or, tous les propriétaires d'Hénaménil ont des terrains joignants ceux de la ferme. Attendu qu'il y a intérêt évident à vendre cette ferme aux enchères publiques et à l'extinction des feux, les prix de vente, d'après la moyenne des ventes faites à Hénaménil au cours des années 1922 et 1923 atteindront facilement 25.000 francs. Attendu que cette somme placée en rente 3% perpétuel produirait au cours de 56 francs 10 centimes, une rente annuelle de 1.340 francs soit le double de la location. Qu'il y a donc lieu de vendre la ferme dont s'agit, cette mesure réalisant le but poursuivi par la testatrice." [xxii]

 

La vente aux enchères publiques des 120 lots des immeubles du gagnage d'Hénaménil eut lieu le 17.01.1925 pour un prix total de 36.040 francs. La somme ainsi obtenue, à laquelle il fallut retirer les taxes et frais divers, fut probablement placée en rente 3%, comme envisagé plus haut, et fut probablement victime des dépréciations monétaires qui suivirent.

 

Il s'agit de la dernière mention de cette fondation Valdenaire que nous ayons retrouvée, ce qui confirme qu'elle fonctionna bien du 18° siècle au 20° siècle, et que le nombre de ses bénéficiaires fut probablement important.

 


NOTES :

[i] Les renseignements de Jussey furent communiqués par Mr André BILLEREY.

[ii] Jussey, Haute-Saône.

[iii] Nobiliaire de Franche-Comté, Roger de LURION, 1890. Nous remercions Mr Christian MONNERET pour son aide sur la famille BASSAND.

[iv] Les anoblis des ducs de Lorraine - médecins et chirurgiens, 1906, P. PILLEMENT ; Revue Lorraine Populaire N° 131 ; Au service des Habsbourg, 2000, Editions Messene, Alain PETIOT.

[v] Renseignement communiqué par le Colonel Alain PETIOT.

[vi] ADM&M, 2E4, acte du 10.01.1730, chez THIRIET, notaire.

[vii] L'illustration est extraite de l'Armorial général illustré, par Victor et Henri ROLLAND, Lyon.

[viii] ADM&M 4E11.

[ix] Citée dans le testament olographe de 1754 de Jeanne Marie VALDENAIRE.

[x] Sœur de Nicolas DE FRANCE et de Jean Baptiste DE FRANCE, ce dernier écuyer demeurant à Pompey.

[xi] ADM&M B260 f°34 & 41 ; Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, éditions du Palais Royal, Paris, 1974, dom Ambroise PELLETIER.

[xii] L'illustration est extraite du Complément au Nobiliaire de Lorraine de Dom Pelletier, éditions Passage du Casino, Nancy, 1885, Henri LEPAGE et Léon GERMAIN.

[xiii] Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, éditions du Palais Royal, Paris, 1974, dom Ambroise PELLETIER.

[xiv] L'illustration est extraite de l'Armorial général illustré, par Victor et Henri ROLLAND, Lyon.

[xv] ADM&M 4E12.

[xvi] Revue Lorraine Populaire N° 131.

[xvii] Docteur Michael SALVATOR.

[xviii] La fondation fut créée le 16.04.1756 par Louis GRANDJEAN (ADM&M H818).

[xix] Fontenoy-le-Château, par l'abbé C. OLIVIER.

[xx] Copie communiquée par Mr DELVILLE, provenant des ADM&M.

[xxi] ADM&M 3 U III 155 folio 52 bis.

[xxii] Conservation des hypothèques de Lunéville.

 

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